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Puissance terrienne dès le XIIème siècle, devenue un prieuré en 1610 lorsque sa communauté de moines s'installa à Sainte-Marie-Majeure à Pont-à-Mousson, Sainte-Marie-aux-bois fut vendue comme bien national à la Révolution et devint une ferme. L'abbaye possédait alors un patrimoine réparti dans la prévôté de Prény, le marquisat de Pont-à-Mousson, l'office de Mandres-aux-Quatre-Tours ainsi que dans la prévôté de Lachaussée, le tout lui rapportant un revenu de 3809,3 francs chaque année. (Cliché 2011)
Située à 293 mètres d'altitude, Sainte-Marie-aux-Bois se trouve à deux heures de marche du château de Prény et à 2h30 de marche du château de Jaulny.
Sainte-Marie-aux-Bois fut construite sous la direction de son premier abbé, Richard,dans un style roman. La première pierre fut posée en 1127 et bénie par l'évêque de Toul, Henri de Lorraine, parti à la tête d'une longue procession du château de Prény. Les travaux furent terminés vers 1138 et nous pouvons encore remarquer de nos jours les marques laissées par les ouvriers sur les pierres taillées qui constituent la façade. Les bâtiments ayant souffert lors des différents conflits qui éclatèrent dans cette contrée lors du XVème siècle, l'abbaye fut restaurée dans la première moitié du XVIème siècle pendant les abbatiats des Thuillier. Des éléments gothiques, notamment de larges fenêtres au premier niveau de l'église, furent alors intégrés. De même la nef fut voûtée de croisées d'ogives après que ses petites fenêtres romanes aient été bouchées. (Cliché 2011)
Cette lithographie réalisée en 1857 par Charles-François Châtelain, ancien élève de l'école des Beaux-Arts et d'Achille Leclère, représente la façade et le portail de l'église abbatiale construite à partir de 1127, sous la direction de l'abbé Richard, dans un style roman malgré l'apparition de l'art gothique dans le bassin parisien. Outre les deux chapelles collatérales, celle de droite étant consacrée à la sainte Vierge, celle de gauche à saint Pierre, l'église fut dédiée à la mère du Sauveur et l'abbaye prit le nom de Sainte-Marie-aux-Bois. Finalement, les bâtiments furent terminés vers 1138, soit quatre ans après le décès de saint Norbert.
Tout au long de son histoire, l'abbaye de Sainte-Marie-aux-Bois ne cessa d'accroître son patrimoine en bénéficiant de donations, d'héritages et d'acquisitions. Parmi les nombreux dons, nous pouvons citer celui de 1140 par lequel Guillaume, avoué de Prény, cédait la cour de Tautecourt avec son ban et ses pâtures. Également, en 1189, celui effectué par Hugues de Blénod de tout ce qu'il possédait devant la grange des Prémontrés à Tautecourt.
Si l'abbaye de Gorze avait contribué, soixante années auparavant, à la naissance de Sainte-Marie-aux-Bois par des dons de terres, le rapide développement qu'avait connu celle-ci, avait fini par en faire une rivale. C'est ainsi qu'en 1185, profitant certainement de la mort de l'abbé Garnier, les Bénédictins de Gorze autorisèrent leurs gens d'Arnaville à mener paître leur troupeau sur les prés de Pagny. Or, ces pâturages appartenaient aux Prémontrés de Sainte-Marie depuis que l'abbaye de Saint-Arnould les lui avait vendus en 1179. Certain de son bon droit, l'abbé Pierre fit appel à son protecteur, le duc de Lorraine, qui ordonna à Evrard, avoué de Prény, d'intervenir militairement. En représailles, la garnison de la forteresse ducale entreprit des courses sur les terres de l'abbaye de Gorze et y causa de nombreux dommages. Le pape, Clément III, fut même sollicité puisqu'en 1187 celui-ci confirmait au moyen d'une bulle la propriété des biens de Sainte-Marie-aux-Bois. Toutefois, aucun accord n'était encore conclu avec les religieux de Gorze.
La traduction de ce document datant de juillet 1257 nous permet de découvrir que Jacquin de Vic vendait aux Prémontrés de Sainte-Marie un moulin, avec toutes les terres et dépendances qui s'y rattachaient, situé à Bouxières-sous-Amance, l'actuel Bouxières-aux-Chênes. Désormais l'abbaye pouvait percevoir toutes les banalités auxquelles devaient se soumettre les habitants du lieu obligés de moudre leurs récoltes au moulin. Afin d'éviter à l'avenir tout conflit, la femme, les fils, les filles et les gendres du vendeur avaient signé cet acte de vente en tant qu'héritiers. Leur présence et leurs signatures étaient la preuve qu'ils reconnaissaient cette vente et qu'ils ne revendiqueraient pas ultérieurement ce domaine familial. En cas de non respect, le duc de Lorraine assureraient la défense de Sainte-Marie. La présence du sceau de Ferry III sur cet acte en était la garantie. (Document A.D.M.-M. H 1098)
Un jardin de plantes cultivées au Moyen-âge a été réalisé avec l'aide de la 4ème technologique de Roville-aux-Chênes.
Le 13 décembre 1473, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, venant des Flandres avec les dépouilles de ses défunts parents pour les inhumer à Dijon, capitale de ses États, fit halte à Sainte-Marie-aux-Bois afin d'y passer la nuit. Il fut reçu par l'abbé Jean VI de Dieulouard qui démissionna de sa fonction au printemps 1475 après avoir été désigné comme délégué auprès du Saint-Siège par René II, duc de Lorraine, afin d'intervenir auprès du pape pour obtenir les dispenses nécessaires à l'annulation de son mariage avec Jeanne d'Harcourt, resté stérile, ce qui fut accordé en 1485. (Cliché 2011)
Élu abbé le 29 décembre 1594 par les chanoines de Sainte-Marie-aux-Bois, Daniel Picard, âgé de 27 ans, tenta de rétablir la règle stricte de saint Norbert, réprimant les moines se livrant à des débauches. L'abbatiat du jeune abbé correspond aussi à une reprise en main de la société dans la prévôté de Prény, les procès en sorcellerie fleurissant à cette époque. Certains décidèrent de se débarrasser de ce jeune abbé. Un poison à base d'araignées venimeuses fut versé dans son potage. Le 20 mai 1600, l'abbé Picard trépassait dans d'atroces souffrances. Son successeur, Servais de Lairuelz, châtia les coupables, le père Roquin, principal responsable, étant condamné à passer le restant de sa vie en prison. (Cliché mars 2019)
Devenu abbé de Sainte-Marie-aux-Bois en 1600 après l'empoisonnement de l'abbé Picard, le brillant Servais de Lairuels, docteur en Sorbonne, né en 1560 à Soignies dans le comté du Hainaut, lança la réforme de l'Ordre de Saint-Norbert qui essaima dans une quarantaine d'abbayes Prémontrés dans les duchés de Lorraine puis dans le royaume de France. (Cliché été 2011)
Bâtie dans un paisible vallon boisé à la place d'un ancien oratoire, Sainte-Marie-aux-Bois fut saccagée par les Suédois, convertis au protestantisme, vers 1635. Se considérant en croisade, ces derniers investirent l'abbaye, souillèrent le Saint Sépulcre
dont les personnages furent mutilés, brisèrent les statues, hachèrent les tableaux et massacrèrent les stalles du choeur considérées alors comme les plus belles de Lorraine avec leurs têtes sculptées en relief. Puis descendus dans les caveaux des abbés, ils y enlevèrent les pierres tumulaires, en cassèrent plusieurs et passèrent au fil de l'épée un religieux resté sur place. (Cliché 2011)
Cette lithographie représentant l'abbaye romane des Prémontrés de Sainte-Marie-aux-Bois a été réalisée en 1857, sous le Second Empire, par l'aquarelliste et lithographe, également architecte du département de la Meurthe, Charles-François Châtelain né le 13 septembre 1802 à Nancy, décédé en 1873.
Cette borne des Prémontrés de Sainte-Marie-aux-Bois affiche une crosse ainsi que des motifs sculptés à son sommet. Nous pouvons ainsi distinguer distinctement un visage. Elle porte la date 1633. Le secteur était alors occupé par l'armée française dont l'invasion, l'année précédente, avait fait basculer les duchés de Lorraine et de Bar dans la guerre de Trente ans qui déchirait Catholiques et Protestants en Europe depuis 1618. 1633 fut aussi l'année qui connut à Prény la dernière condamnation pour crime de sortilège. En effet, cette année-là, Françoise, épouse de Mangin Malgalé, fut condamnée à être brûlée en tant que sorcière. (Photo collection Conservatoire Régional de l'Image).