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"D'azur, à la tour d'argent sur une montagne de sinople; en chef un alérion d'or, essorant de la tour." Dans ce blason daté de 1608, la tour qui y est représentée évoque sans doute la tour de Mandeguerre.
Reconstitution du château de Prény par Louis Robert tel qu'il pouvait apparaître avant son démantèlement en 1636.
Ce dessin du château de Prény, accompagné d'un petit plan, a été réalisé par le talentueux illustrateur lorrain Jean Morette qui, en 1996, reçut à titre de reconnaissance, pour l'ensemble de son oeuvre, la feuille d'or de la ville de Nancy.
Cette assiette représentant le château de Prény, modèle Obernai, est une production de la Faïencerie de Sarreguemines, active de 1790 à 2007.
Le vendredi 17 juin 2022, en fin d'après-midi, des élèves de la classe de CE1 de Laurence Puret, directrice de l'école primaire de Pagny-sur-Moselle, ont reconstitué, lors de leur spectacle de fin d'année organisé au château de Prény, une scène restituant le cérémonial suivi lors de l'exécution d'une sorcière à Prény. Voici les faits historiques : La nommée Hillevix, épouse de Cuny Magister, avait été arrêtée et conduite dans les prisons de la forteresse de Prény et jetée dans un cachot de la grosse Tour des Moines afin d'être jugée. Reconnue coupable d'avoir, par ses maléfices et vénéfices, renié Dieu son créateur et d'avoir adhéré au diable, Hillevix avait été condamnée le vingt-huitième jour du mois de juin 1584 à être soumise au carcan par le maître des hautes oeuvres puis à être exposée à la vue du peuple environ la moitié d'un quart d'heure. Ensuite, elle fut conduite au lieu accoutumé pour ce genre d'exécutions, passant au milieu d'une haie formée par douze religieux Prémontrés de l'abbaye de Sainte-Marie-aux-Bois brandissant une torche, six de chaque côté. Comme les apôtres du Christ, ils étaient douze. Montée sur le bûcher, elle fut attachée à un poteau, le bourreau lui passant une lanière de cuir autour de la gorge avant l'embrasement du tas de bois composé de plusieurs stères. Lorsqu'elle eut suffisamment senti l'ardeur du feu, le maître des hautes oeuvres serra la bande de cuir afin de l'étrangler, faveur accordée à celle qui avait avoué ses méfaits. Dans le cas contraire, elle était brûlée vive. Le corps d'Hillevix réduit en cendres, fut dispersé à tous les vents. Purifiée, elle pouvait ainsi obtenir le pardon de Dieu, du duc de Lorraine, des gens de la justice et des victimes de ses sortilèges.
À cet emplacement se trouvait le boulevard du baile qui était encastré entre deux murailles. On y accédait de l'extérieur par la Petite porte aux champs, encore dénommée porte du petit huis ou du Puthuix, et il menait à la Grande porte aux champs. Sur son côté nord, il était défendu par la tour du petit huis, la tour d'Enfer et le demi-rond. Du côté sud, deux tourelles et la Petite tour de la Sentinelle le gardaient. (Cliché juillet 2016)
Cet escalier et ses petites marches se trouve au bout du boulevard du baile, derrière le grand corps de garde. (Cliché juillet 2016)
Cette illustration du début du XXème siècle nous présente le corps de garde, la Grande Porte aux champs ainsi que la tour du magasin des armes situés sur le côté nord de la forteresse.
Sur ce dessin représentant les ruines du château de Prény, nous pouvons reconnaître, de gauche à droite, la tour du magasin des armes, la Grande Porte aux champs et le corps de garde.
Le 14 septembre 1266, l’armée luxembourgeoise arrivait aux abords du château de Prény qui, à nouveau, était assiégé par les Messins. En effet, à la suite du conflit de 1262-1263, l’évêque de Metz avait déclaré, le 11 juillet 1264, qu’il verserait au comte de Bar une somme de 20 000 livres afin de compenser les pertes qu’il avait subies en assiégeant la forteresse de Prény. Le prélat avait tenu parole et, en raison du déclenchement de la guerre de Ligny, ses troupes étaient venues mettre le siège devant Prény. Fatigués par la marche forcée qu’ils venaient d’accomplir, les soldats luxembourgeois ne parvinrent pas à enfoncer les troupes du 62e évêque de Metz, Guillaume de Traînel. Pendant deux jours, les Luxembourgeois renouvelèrent leurs attaques mais les Messins tinrent bon. De son côté, Thiébaut II, averti de la présence du Luxembourgeois à Prény, après avoir rassemblé une importante armée à laquelle s’était jointe la garnison de Mousson, se mit en route de tôt matin, à partir de ce château, le 17 septembre, en profitant d’un épais brouillard qui dissimulait le mouvement de sa troupe. La veille, des éclaireurs avaient chevauché jusqu’à Vandières et Pagny établissant ainsi le contact avec les Messins. À l’approche de Prény, les Barisiens s’engagèrent dans la forêt de laquelle ils débouchèrent par surprise, aux cris de « Monçon », dans le dos des Luxembourgeois qui, bien que pris en étau entre deux armées ennemies tinrent le choc et résistèrent vaillamment.
Voyant son allié en difficulté, le duc de Lorraine décida de lancer ses troupes à l’attaque. Aux cris de « Priny ! Priny ! », les soldats lorrains se ruèrent hors du château de Prény mais se heurtèrent à une forte résistance les forçant à refluer vers la forteresse, les Messins à leurs talons. La lutte fut acharnée pour repousser les soldats de l’évêque de Metz qui avaient commencé à investir la place-forte. Les carreaux d’arbalète jaillissaient à toute allure, croisant les nombreux projectiles projetés depuis les courtines et les tours du château, tandis que lances et épées frappaient chevaux, cavaliers et piétons. Nombreux furent les valeureux combattants de tous les camps qui tombèrent à ce moment, notamment de preux chevaliers comme Arnoul de Rodernach, Godefroy d’Esch, Jacques de Stainville, Philibert du Châtelet, Regnault de Gerbéviller ou encore Antoine de Lignéville.
Dans les « Chroniques barroises du IVe au XIXe siècle », publiées en 1847, Monsieur Baillot raconte que le sort de cette bataille resta longuement indécis. Cependant, vers « none », c’est-à-dire quinze heures, l’évêque de Metz, après avoir réussi à repousser le prince lorrain, qui avait failli être capturé, dans l’enceinte de Prény, mena une partie de ses troupes pour soutenir les hommes du comte de Bar. Forts de ce renfort, les Barisiens redoublèrent d’effort et portèrent leurs attaques vers le comte de Luxembourg qui, avec ses fidèles les plus proches, combattaient comme des lions. C’est alors que, prenant son élan, Thiébaut II chargea à cheval Henri le blond qui, affaibli par plusieurs blessures, fut désarçonné et perdit connaissance en tombant à terre. Le comte de Bar s’empara alors de son épée et le fit charger sur un char qu’il escorta en personne jusqu’à son château de Mousson, ses soudards profitant de la victoire pour sillonner la campagne environnante, notamment l’abbaye de Sainte-Marie-aux-Bois alors seulement occupée par un prieur et un moine qui ne purent empêcher les soldats barisiens de se livrer à quelques destructions. À la fin de cette journée de la Sainte-Croix, Henri de Luxembourg se trouvait captif. Cette guerre de Ligny connut son épilogue en septembre 1268 grâce à l’entremise du saint roi de France, Louis IX. Thiébaut de Champagne conservait la seigneurie de Ligny qu’il devait inféoder au comte Henri de Luxembourg. Par contre ce dernier devait verser une somme de 16 000 livres tournois pour recouvrer sa liberté et régler les dommages de guerre. (Cliché mars 2012)
Haut :La grande porte aux champs du château de Prény, dont la propriété fut confirmée en 1833, malgré son opposition, à la commune de Prény et qui fut sauvée de la destruction une douzaine d'années plus tard grâce à l'intervention de Monsieur Melin, architecte à Nancy.
Bas: Le château et le village de Prény
Du temps de la splendeur du château, le passage permettant de descendre de l'ancienne forteresse des ducs de Lorraine au calvaire Georges des Aulnois n'existait pas. Il était fermé par une tour de gros diamètre dénommée le demy rond construite pratiquement en face de la Grande Porte aux champs. Sur cette illustration du début du XXe siècle, nous pouvons en avoir un aperçu.
La Grande Porte aux Champs qui permettait d'accéder à l'intérieur de la première enceinte en venant du boulevard du baile et la Tour du magasin aux armes. Carte postale envoyée le 26 juin 1905 par le jeune collégien Cadet à son ami, Maurice Jullien, habitant de Waville.
Ancien siège de prévôté, la justice était rendue à Prény où le duc de Lorraine, seigneur haut justicier, avait le droit de vie et de mort sur ses sujets. Ainsi, une quinzaine de femmes furent brûlées pour sorcellerie entre 1581 et 1632.
En partant de la Grande Porte aux Champs, la tour du magasin des armes, située à l'extrémité nord, est la première des quatre grosses tours qui défendaient le côté est de la forteresse et plus particulièrement le donjon qui dominait un ravin abrupt. (Cliché mars 2012)
Ce plan de l'étage inférieur de la tour du magasin des armes, contenant trois canonnières, a été réalisé à partir du croquis dressé par Louis Robert entre 1902 et 1904. Les aménagements pour accueillir les canons ont été datés avec certitude entre 1431 et 1477. Afin d'éviter d'éventuels écroulements lors de l'activation des canons, un puissant pilier carré d'1,15 mètre de diamètre soutenait la voûte en son milieu. Creusées dans des murs de 4,30 mètres d'épaisseur, les canonnières étaient constituées d'une chambre de manoeuvre d'une largeur de deux mètres qui s'ouvrait sur un orifice intérieur de 70 cm de largeur auquel succédait un trou carré de 25 cm de côté encadré de part et d'autre par un trou rond s'enfonçant dans la maçonnerie. La canonnière s'ouvrait sur l'extérieur par un orifice elliptique de 50 cm de largeur.
Cette photographie de la Tour du magasin des armes fut prise lors de l'occupation allemande de la Première guerre mondiale. On peut encore y apercevoir une ouverture percée à l'époque moderne. Elle fut rebouchée après les travaux de restauration entrepris en 1937-1938, cette tour du donjon ayant été endommagée lors de l'offensive américaine menée de septembre au 10 novembre 1918.
Les remparts du château dominent l'ancienne rue de la Grande Côte aujourd'hui simplement dénommée "escaliers du château" qui mène de la rue des Remparts à la Grande Porte aux champs. (Cliché mars 2012)
La Grande Porte aux champs et le corps de garde. Construit sous le règne du duc de Lorraine Ferry III, entre 1251 et 1303, comme en témoignent les fleurs de lys qui décorent le tympan des petites fenêtres, l'ancien corps de garde a conservé ses belles arcades ogivales géminées. Restauré par son propriétaire depuis 1982, Monsieur Martel, cette bâtisse médiévale a été classée aux Monuments historiques en 2001. (Cliché août 1999)
Cliché de J. Elie pris au début du XXème siècle. En 1832, sur la voûte de cette porte, le propriétaire de la partie de l'ancien corps de garde qui la borde, le scieur de long Joseph Nivolet, rescapé des campagnes de Russie et de France menées pendant le règne de Napoléon Ier, entretenait un jardin suspendu.
Cette affiche d'Alfred Renaudin a été vendue aux enchères au Luxembourg en 2021. Ce dessin, de 70 cm sur 100 cm, encadré, était dans un excellent état de conservation. Soigné, réalisé à la mine de crayon, il représente une vue de la Grande porte aux champs du château de Prény. Estimée entre 300 et 600 euros, l'affiche a été adjugée à 600 euros par téléphone.
Sur cette photographie, prise en septembre 2021, nous pouvons apercevoir les élèves de la classe de CE1 de Laurence Puret, scolarisés à Pagny-sur-Moselle, reconstituer une attaque et défense de la Grande Porte aux champs.
Le 28 septembre 2021, Manuel Bazaille l'historien des lieux, racontait la légende de la Dame Blanche aux élèves de la classe de CE1 de Laurence Puret scolarisés à l'école de Pagny-sur-Moselle. Croyez-vous que cette histoire de sorcière ait effrayé les petits enfants ? Que nenni ! Car nombreux rétorquèrent que les sorcières n'existent pas ! Heureusement, certains, mieux avisés, eurent tout de même des doutes et tous repartirent la tête remplie de bons souvenirs.
Cette illustration, réalisée en 1843 par Charles-François Guibal, représente l'ancien corps de garde qui au début du XIXe siècle était encore divisé en deux propriétés. L'une, avec ses belles arcades ogivales géminées, portait le numéro 1022 sur le cadastre dit "napoléonien" et donnait sur la cour intérieure du château. L'autre, portant le numéro 1023, donnait sur le boulevard du baile.
Ce dessin du corps de garde a été réalisé en 1856 par Nicolas Adolphe Bellevoye, dessinateur, graveur et illustrateur de l'époque romantique (Metz 9 avril 1830 - Reims 29 novembre 1908). Au début du XIXème siècle, le corps de garde était encore divisé en deux propriétés distinctes. Il fut réunifié en une seule habitation grâce à l'achat effectué en 1858 par Alphonse Édouard Henry-Boucher.
En 1932, Paul Henry avait hérité de l'ancien corps de garde. Cette maison médiévale fut vendue aux enchères, à la suite d'une saisie immobilière, le jeudi 5 septembre 1935. Elle fut acquise par Maurice Enos, domicilié à Boulogne-Billancourt. (Document monsieur Mann)
Sur cette partie du cadastre dit "napoléonien", terminé en 1833, nous pouvons apercevoir la place du château auparavant dénommée place de l'artillerie en référence au bâtiment la bordant sur son côté nord, ancien grenier d'armement où furent entreposées au XVIIe siècle des pièces de canon. La place était alors entourée de tilleuls.
La ferme du château était à l'origine employée comme grenier d'armement. Cette bâtisse fut dénommée "artillerie" par les gens du lieu dans les années 1660 car, quelques décennies auparavant, des pièces de canon y avaient été entreposées. (Cliché juillet 2016)
Cette entrée d'abris, construit par les Allemands lors de la Première guerre mondiale permettait à leurs soldats, en donnant accès à un ancien souterrain médiéval, de s'abriter et de se déplacer entre différentes parties du château sans être repérés par les aviateurs français. (Cliché juillet 2016)
Cette entrée d'un ancien abri allemand de la Première guerre mondiale se trouve en face de l'ancien corps de garde. Il avait été construit au pied d'une maison aujourd'hui détruite et s'enfonce sous le sol à proximité d'un ancien souterrain médiéval. (Cliché juillet 2016)
Sur cette photographie américaine prise après la fin de la Première guerre mondiale, nous distinguons bien l'entrée de l'abri allemand bétonné au pied d'une maison. Celle-ci ayant été fortement endommagée lors des bombardements américains de septembre-novembre 1918, un arrêté de péril du maire, Nicolas Théophile Maclot, daté du 12 janvier 1924, obligeait de démolir le pan de mur subsistant. En effet, menaçant de s'écrouler, la ruine présentait un danger pour les passants.
Conquis le 5 septembre 1914 par les Allemands à la suite du retrait stratégique de l'armée française, le château, situé à l'arrière du front du Bois-le-Prêtre, fut intégré dans le système de défense dénommé "Michel Stellung" qui doublait la ligne Hindenburg sur ses arrières.
Article paru dans la Presse, il y a quelques décennies, et faisant référence au passé militaire du château de Prény. Entre sa destruction en partie en 1207 par des aventuriers à la solde du comte de Bar et le siège de 1286 imposé par l'évêque de Metz, Bouchard d'Avesnes, sans oublier la bataille de Prény qui, du 14 au 17 septembre 1266 vit s'étriller, sous ses remparts, Lorrains et Luxembourgeois contre Messins et Barisiens, le XIIIe siècle fut effectivement un siècle de fer pour la forteresse des ducs de Lorraine.
Les quatre tourelles flanquant sur chacun de ses côtés la tour Mandeguerre sont le plus souvent mentionnées ensemble sous cette dénomination dans les registres de la prévôté conservés aux archives départementales. Cependant, nous savons que l'une portait le nom de tour du Magasin des poudres. Une autre était désignée de tour du Moulin car elle abritait un moulin à bras. Celle-ci comportait également un petit cachot nommé prison du Moulin. Enfin, l'une des tourelles abritait une chapelle dédiée à saint Christophe, le saint patron des voyageurs mais aussi des soldats. (Cliché juillet 2016)
De chaque côté de la tour Mandeguerre, les courtines étaient flanquées de deux tourelles en forme de demi-cercle. Ces quatre tourelles, au niveau du premier étage d'archères, avaient neuf mètres de diamètre et deux mètres d'épaisseur. Louis Robert a estimé que ces petites tours étaient dotées de cinq étages. Actuellement elles n'en présentent que deux ou trois, très exigus, voûtés et percés de trois meurtrières à larges embrasures. (Cliché février 2020)