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Château de Prény

La bataille de Prény 14-17 septembre 1266

La bataille de Prény 14-17 septembre 1266

Le 14 septembre 1266, l’armée luxembourgeoise arrivait aux abords du château de Prény qui, à nouveau, était assiégé par les Messins. En effet, à la suite du conflit de 1262-1263, l’évêque de Metz avait déclaré, le 11 juillet 1264, qu’il verserait au comte de Bar une somme de 20 000 livres afin de compenser les pertes qu’il avait subies en assiégeant la forteresse de Prény. Le prélat avait tenu parole et, en raison du déclenchement de la guerre de Ligny, ses troupes étaient venues mettre le siège devant Prény. Fatigués par la marche forcée qu’ils venaient d’accomplir, les soldats luxembourgeois ne parvinrent pas à enfoncer les troupes du 62e évêque de Metz, Guillaume de Traînel. Pendant deux jours, les Luxembourgeois renouvelèrent leurs attaques mais les Messins tinrent bon. De son côté, Thiébaut II, averti de la présence du Luxembourgeois à Prény, après avoir rassemblé une importante armée à laquelle s’était jointe la garnison de Mousson, se mit en route de tôt matin, à partir de ce château, le 17 septembre, en profitant d’un épais brouillard qui dissimulait le mouvement de sa troupe. La veille, des éclaireurs avaient chevauché jusqu’à Vandières et Pagny établissant ainsi le contact avec les Messins. À l’approche de Prény, les Barisiens s’engagèrent dans la forêt de laquelle ils débouchèrent par surprise, aux cris de « Monçon », dans le dos des Luxembourgeois qui, bien que pris en étau entre deux armées ennemies tinrent le choc et résistèrent vaillamment.
Voyant son allié en difficulté, le duc de Lorraine décida de lancer ses troupes à l’attaque. Aux cris de « Priny ! Priny ! », les soldats lorrains se ruèrent hors du château de Prény mais se heurtèrent à une forte résistance les forçant à refluer vers la forteresse, les Messins à leurs talons. La lutte fut acharnée pour repousser les soldats de l’évêque de Metz qui avaient commencé à investir la place-forte. Les carreaux d’arbalète jaillissaient à toute allure, croisant les nombreux projectiles projetés depuis les courtines et les tours du château, tandis que lances et épées frappaient chevaux, cavaliers et piétons. Nombreux furent les valeureux combattants de tous les camps qui tombèrent à ce moment, notamment de preux chevaliers comme Arnoul de Rodernach, Godefroy d’Esch, Jacques de Stainville, Philibert du Châtelet, Regnault de Gerbéviller ou encore Antoine de Lignéville.
Dans les « Chroniques barroises du IVe au XIXe siècle », publiées en 1847, Monsieur Baillot raconte que le sort de cette bataille resta longuement indécis. Cependant, vers « none », c’est-à-dire quinze heures, l’évêque de Metz, après avoir réussi à repousser le prince lorrain, qui avait failli être capturé, dans l’enceinte de Prény, mena une partie de ses troupes pour soutenir les hommes du comte de Bar. Forts de ce renfort, les Barisiens redoublèrent d’effort et portèrent leurs attaques vers le comte de Luxembourg qui, avec ses fidèles les plus proches, combattaient comme des lions. C’est alors que, prenant son élan, Thiébaut II chargea à cheval Henri le blond qui, affaibli par plusieurs blessures, fut désarçonné et perdit connaissance en tombant à terre. Le comte de Bar s’empara alors de son épée et le fit charger sur un char qu’il escorta en personne jusqu’à son château de Mousson, ses soudards profitant de la victoire pour sillonner la campagne environnante, notamment l’abbaye de Sainte-Marie-aux-Bois alors seulement occupée par un prieur et un moine qui ne purent empêcher les soldats barisiens de se livrer à quelques destructions. À la fin de cette journée de la Sainte-Croix, Henri de Luxembourg se trouvait captif. Cette guerre de Ligny connut son épilogue en septembre 1268 grâce à l’entremise du saint roi de France, Louis IX. Thiébaut de Champagne conservait la seigneurie de Ligny qu’il devait inféoder au comte Henri de Luxembourg. Par contre ce dernier devait verser une somme de 16 000 livres tournois pour recouvrer sa liberté et régler les dommages de guerre. (Cliché mars 2012)